Enfin, la Cappadoce

Vendredi 19 juin. Dans l'après-midi, nous arrivons après plusieurs journées de route en Cappadoce. Cette région, au milieu des paysages de steppes semi-arides sur un haut plateau, nous l'attendons depuis longtemps. Notre venue en Turquie était principalement motivée par la découverte des vallées, des cônes (les fameuses cheminées de fée), des colonnes, des tours, constitués de terrain volcanique très tendre, le tuf. Les hommes et notamment les premiers chrétiens, y ont réalisé des oeuvres exceptionnelles : cités souterraines, habitations troglodytiques, fresques, monastères...

Nous souhaitons commencer par la vallée d'Ilhara. La randonnée à effectuer traverse une gorge à la végétation abondante, et on peut voir plusieurs églises peintes. Aussi, nous nous installons pour la nuit sur le parking d'un restaurant au bord de l'eau dans le petit village de Bellisırma. La route pour arriver est un peu chaotique !

Nos premières habitations troglodytiques...

La carte de la randonnée :

Samedi. Un couvre-feu a été instauré entre 9h et 15h. Nous prenons un taxi très tôt qui nous emmène à Ilhara pour pouvoir faire la balade sans aller-retour. Malheureusement, on nous indique que c'est fermé pour la journée à cause du couvre-feu.

Nous nous rabattons sur une randonnée en accès libre, entre Bellisırma et Selime. Il n'y a pas d'églises mais c'est joli. 2 gros chiens nous accompagnent, les enfants ne sont pas très rassurés.

Il y a une mosquée troglodytique :

Nous revenons pour le déjeuner, et ce sera dans une petite cabane près de l'eau ! Il fait un peu frais. Nous dégustons la spécialité locale : le saç tava (boeuf mijoté avec différents légumes), des brochettes, du yaourt fait par la maîtresse de maison (délicieux), et en boisson du thé et de l'ayran (boisson à base de yaourt, eau et sel - c'est très bon).

A 15h, nous avons le droit de circuler à nouveau. Nous allons à Avanos. C'est une ville très agréable, et la capitale de la poterie.

Parmi la multitude d'ateliers, nous en trouvons un qui propose aux enfants d'essayer de fabriquer une poterie. Ils sont aux anges ! Nous n'avons pas gardé leurs belles oeuvres, mais nous avons acheté plusieurs objets dans la boutique. Il y de belles réalisations à prix défiant toute concurrence. De quoi égayer notre vaisselle à Issy-les-Moulineaux ! (Parce que la poterie et le camping-car, ce n'est pas vraiment compatible).

On se balade dans la vieille ville : on voit d'anciennes maisons grecques aux frontons sculptés. Il y a un beau panorama depuis les hauteurs.

Le bord du fleuve est également très animé, il y a beaucoup de familles qui se promènent et profitent des restaurants.

On passe la nuit sur un parking très calme près du fleuve. Nous avons beaucoup aimé Avanos.

Dimanche matin, nous discutons avec nos voisins de parking : Thomas, qui voyage avec son van en Europe et jusqu'en Asie, et un couple de polonais.

Nous nous dirigeons ensuite vers le musée de plein air de Zelve. Le site est étonnant, véritable ville rupestre cachée dans 3 vallons.

Zelve fut un des centres les plus importants de la Cappadoce chrétienne entre les IXème et XIIIème siècle. C'était une véritable ville, occupée jusqu'en 1952 (après, l'effritement de la roche étant trop important, il est devenu dangereux d'y habiter).

On peut voir aujourd'hui des églises byzantines, un moulin, un monastère et une mosquée.

Juste à côté, nous visitons la vallée du Pacha (Paşabağları). Il y a de belles cheminées de fée. On peut mieux comprendre leur formation géologique. Des moines ermites vivaient en haut de ces cônes.

Même la gendarmerie se fond dans le paysage !

Nous poursuivons avec la vallée du Devrent, où nous retrouvons Thomas et les polonais. On se promène dans les vallons au paysage lunaire.

On termine avec la visite du musée en plein air de Göreme (oui, c'est une journée bien chargée).

Ce site est réputé pour ses églises rupestres. À cause du covid, celles-ci sont malheureusement fermées. On peut tout de même constater l'originalité de leur construction et se promener dans le site, qui est bien aménagé, et pratiquement vide (ce qui doit être très rare).

Le couvent des Nonnes :

Le réfectoire :

L'église Pantocrator, bien éclairée :

Pour la soirée, nous trouvons un très bel endroit avec un panorama sur la Cappadoce.

Du fait de l'épidémie, les fameuses montgolfières ne volent pas. Par contre, on peut en voir quelques unes le matin. Ce ne sont pas des montgolfières qui transportent des touristes (de toute façon, ils ne sont pas là) mais des pilotes qui s'entraînent à manoeuvrer. Nous mettons le réveil à 5h du matin pour les observer prendre leur envol au lever du soleil. Le spectacle est grandiose !

On s'est tout de même recouchés après. À notre second réveil, les montgolfières étaient toujours là, et il y en a même une qui s'est posée à côté de nous.

Lundi, nous visitons le petit village de Çavuşin. Le vieux village, creusé dans la roche, a été abandonné.

De là, nous partons explorer la vallée aux Roses (Güllüdere), ainsi nommée pour la teinte des roches. On peut y voir aussi de belles églises byzantines.

L'église à la Croix (Haçlı Kilise) aux fresques du Xème siècle très bien conservées :

L'église aux Colonnes (Direkli Kilise) :

Au milieu de la balade, le chemin n'a pas été réaménagé et nous devons escalader la paroi pour changer de vallée. C'est éprouvant ! (Maps.me indiquait un passage difficile, désormais nous allons le croire).

Heureusement, de l'autre côté, nous tombons sur une improbable petite buvette, qui ne sert que du jus d'oranges pressées (ou pamplemousse). Ça tombe bien, nous en avons très envie. Et les enfants sont bien requinqués pour pouvoir terminer la balade.

3 heures plus tard, nous revenons au camping-car, un peu fatigués mais ravis de cette superbe randonnée.

L'après-midi, nous visitons Uçhisar. La ville se distingue au loin par sa citadelle naturelle.

À l'intérieur, il y a des chapelles, monastères, habitations... On ne peut pas y accéder mais on peut monter au sommet. De là-haut, la vue est impressionnante.

On se promène dans le vieux bourg et nous faisons quelques courses. La vendeuse nous offre des porte-clés.

Le soir, c'est activité coiffeur! Antoine en a marre de ses cheveux longs.

Le premier essai n'est pas très réussi (Antoine ressemble à une dame de bonne famille).

À Uçhisar, on a cherché un coiffeur (kuaför) pour rattraper le coup, mais ils étaient tous fermés. J'ai recoupé un peu, ça va mieux.

Nous dormons de nouveau face à une très belle vue :

À très vite pour la suite de nos aventures en Cappadoce !